Chaque fin d’été, un calme particulier enveloppe le vignoble. La lumière change, les journées s’étirent et la vigne semble retenir son souffle. C’est le moment que nous appelons, avec une certaine tendresse mêlée d’excitation: l’attente des vendanges. Les raisins murissent lentement, gorgés de soleil et de promesses. Tout semble figé et pourtant, chaque jour compte! On observe, on écoute, on goûte. Le temps semble suspendu, entre ce qui a été et ce qui s’annonce.

Sur le domaine, cette période est celle d’une effervescence discrète. On arpente les rangs, on goûte les baies, on surveille sucre, acidité, maturité phénolique. Cette année, la météo a été clémente: un printemps doux, un été chaud mais sans excès, et quelques pluies bien placées. Résultat: une vigne en pleine forme, des grappes équilibrées, concentrées, saines. Tout indique que le potentiel est là. Faut-il vendanger maintenant ou laisser encore le soleil affiner ce que la terre a si bien préparé?

En coulisses, tout se met doucement en place. Les cuves sont prêtes, les outils vérifiés, les équipes sur le pont. On sent la tension monter, lentement, comme une vague qui approche. C’est un moment suspendu, fait d’anticipation et de respect pour le rythme de la nature. Bientôt, les sécateurs entreront en scène, et avec eux les gestes précis et joyeux des vendangeurs. En attendant, on veille. On affine nos choix. On respire profondément. Et surtout, on se tient prêts.